Le temps de réponse des glaciers face au réchauffement climatique est très variable selon leur taille et leur situation topographique et géographique. Les grands glaciers, comme le glacier d’Aletsch, mettent plusieurs décennies à réajuster leur volume et longueur aux conditions climatiques changeantes alors que les petits glaciers de cirque, comme le glacier de Plan Névé, s’adaptent en l’espace de quelques années seulement. Ces différences s’expriment également dans les variations de volume. Les grands glaciers (longueur supérieure à 10 km), en raison de leur taille, n’ont perdu en moyenne que 15 à 20 % de leur longueur dans la période 1850-2000. Les petits glaciers de cirque (longueur inférieure à 1 km), ont au contraire, pendant la même période, perdu en moyenne 40 à 70 % de leur longueur (fig. 2). La tendance est donc à une disparition des glaciers plus petits et à une évolution des glaciers les plus grands vers des tailles plus réduites, ce qui finira par diminuer leur inertie face aux changements climatiques et augmentera la vitesse de leur fonte (fig. 3 & 4).
4.7 Glaciers et réchauffement climatique : projections futures
Pour ce qui concerne le futur proche, on prévoit que les glaciers suisses continueront de diminuer à cause de l’augmentation des températures globales. En effet, selon les données du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat, IPCC en anglais), on estime que d’ici 2100, les températures annuelles moyennes globale - selon les scénarios envisagés - pourraient augmenter jusqu’à 4,8°C (cf. fiche glaciers 4.6). Dans les Alpes suisses cette augmentation pourrait être doublée par rapport à l’évolution des températures annuelles moyennes globales. Une élévation des températures de près de 5°C influencerait la remontée de la ligne d’équilibre des glaciers d’environ 800 mètres, ce qui entraînerait une disparition graduelle des glaciers alpins (fig. 1).