Les glaciers constituent un puissant agent de transport. Les formes d’accumulation sont donc particulièrement développées à l’aval des glaciers. On distingue trois grands types de dépôts :
- les dépôts glaciaires, constitués par les moraines (terme créé par Horace-Bénédict de Saussure à la fin du XVIIIᵉ siècle) ;
- les dépôts fluvio-glaciaires, liés à la double activité de processus glaciaires et fluviatiles ;
- les dépôts glacio-lacustres, qui s’accumulent dans des lacs influencés par la dynamique glaciaire.
Les moraines sont des accumulations détritiques très complexes et variées. Les sédimentologues utilisent souvent le terme de till comme synonyme de dépôt morainique. Les caractéristiques sédimentologiques majeures des moraines sont l’absence de stratification (à la différence des dépôts fluviatiles) et l’hétérogénéité de la granulométrie.
Plusieurs classifications des moraines ont été proposées. Une première classification est basée sur la position des matériaux lors du transport. On peut distinguer, sous l’angle du transport, la moraine supra-glaciaire ou superficielle, constituée de blocs éboulés sur le glacier ou amenés par les avalanches et qui sont transportés de manière passive sur le glacier (les blocs sont anguleux) (fig. 1), la moraine intra-glaciaire, qui est constituée par les matériaux enfouis dans le glacier et transportés à l’intérieur des lames de glace et la moraine sous-glaciaire ou moraine de fond, qui correspond au transport dans la glace basale et entre le glacier et le fond rocheux (avec des blocs plus émoussés et en forme de fer à repasser). Quelques formes particulières découlent du mode de transport par la glace. Il s’agit, par exemple, des tables glaciaires, formes éphémères, qui se développent à la surface du glacier par ablation différentielle de la glace, protégée par un gros bloc, qui se retrouvera ainsi surélevé sur un socle de glace pouvant atteindre quelques dizaines de centimètres de haut (fig. 2). En raison de l’ablation de ce socle, les tables glaciaires sont souvent inclinées et ont tendance à s’effondrer après quelque temps.
On parle de moraine construite lorsque le dépôt prend la forme d’une crête allongée, appelée crête ou cordon morainique. Les crêtes morainiques sont classées selon leur position par rapport au glacier qui les a construites (fig. 3). On distingue ainsi les moraines latérales, résultant de l’accumulation de matériel tombé des parois sur la bordure du glacier et/ou transporté en bordure de celui-ci (fig. 4), les moraines frontales, résultant du dépôt devant le glacier de sédiments transportés dans ou sur la glace, (fig. 5) et les moraines médianes résultant de la coalescence de deux moraines latérales (fig. 6). Lorsque les accumulation morainiques frontales ont été particulièrement importantes et que la moraine frontale domine le versant sous forme d’une grosse accumulation à forte pente, on parle de bastion morainique. Lorsque les dépôts morainiques ne sont pas construits en formes de cordons, on est en présence d’un placage morainique (souvent de moraine de fond).
Les moraines et dépôts associés présentent des aspects très divers en fonction de leur mode de formation. Les moraines construites sont formées principalement par accrétion de matériaux sur les côtés et au front du glacier. L’accrétion résulte autant de la chute des matériaux supra-glaciaires que de la remontée des débris sous- et intra-glaciaires le long des contacts entre les lames de glace.
Les moraines ne sont pas les seules formes d’accumulation glaciaire. Les drumlins sont des formes résultant d’un processus de déformation différenciée de matériaux préexistants. Il s’agit de collines aux formes émoussées, allongées parallèlement à l’écoulement du glacier, présentant une morphologie dissymétrique, la largeur déclinant vers l’aval (fig. 7). Les drumlins sont souvent disposés en groupes, formant des champs de drumlins (fig. 8).
Une moraine de névé est une crête qui résulte de l’accumulation de débris ayant glissé sur une tache de neige permanente (fig. 9). Le terme ‘’moraine’’ est cependant inadéquat dans la mesure où il n’y a pas de transport ni de processus glaciaire.