On distingue trois groupes de processus d’érosion : l’abrasion, l’arrachement et l’érosion fluvio-glaciaire (fig. 1).
L’abrasion mécanique est le résultat du frottement de la glace chargée de matériaux sur le bedrock ; elle s’opère selon deux modes, la striation, qui est le creusement de petits sillons (profondeur de l’ordre du millimètre) – appelés stries glaciaires – parallèles à la direction d’écoulement de la glace, et le polissage, qui est une abrasion relativement uniforme de la roche par le frottement du glacier. Le polissage prédomine là où la différence de dureté entre les matériaux contenus dans la glace basale et le bedrock est faible.
L’arrachement de matériaux (érosion mécanique) est le deuxième type de processus d’érosion glaciaire. Le glacier arrache des morceaux du bedrock qui seront incorporés dans la moraine de fond. Les roches moutonnées sont une forme d’érosion glaciaire répandue résultant de la combinaison de ces deux processus (cf. fiche Géomorphologie glaciaire 2.2).
Dans les glaciers tempérés, l’érosion fluvio-glaciaire par les eaux sous-glaciaires, parfois sous pression, constitue un troisième facteur d’érosion.
Un cas particulier est constitué par l’érosion glacio-karstique : sur substratum calcaire, l’ablation est partiellement due à des processus de dissolution chimique .
L’ablation par les processus d’érosion glaciaire varie fortement d’un glacier à l’autre, en fonction des conditions glaciologiques (par exemple les vitesses) et géomorphologiques. Les valeurs typiques sont de l’ordre de 0.01 mm/a pour les glaciers polaires ; de 1 mm/an pour les petits glaciers tempérés (mais des mesures sous le glacier d’Argentière, vallée de l’Arve, ont donné des taux de 36 mm/a sur des marbres) et de 10-100 mm/a pour des glaciers tempérés très rapides en Alaska.