La définition du pergélisol présentée à la fiche précédente, couramment acceptée par de nombreux auteurs, ne tient cependant pas compte du cas particulier où la température du sol gelé est toute l’année isotherme et exactement égale au point de gel de l’eau ou de fusion de la glace (~0°C). Ce cas de figure est fréquent aux marges d’existence du pergélisol dans les Alpes et pourrait devenir plus fréquent si le réchauffement atmosphérique actuel se poursuit.
Afin de caractériser de façon plus précise l’état thermique du pergélisol alpin, la définition courante peut être affinée : le pergélisol est un matériel de subsurface dont la température n’est jamais supérieure à la température du point de fusion de la glace (~0°C) durant l’année entière. Cette définition permet ainsi de distinguer :
- Le pergélisol froid : lorsque sa température annuelle moyenne est distinctement inférieure à ~0°C et qu’aucune valeur instantanée n’est égale à 0°C, comme c’est le cas dans le glacier rocheux de Mùrtel-Corvatsch (fig. 1 à 3).
- Le pergélisol « tempéré » (ou « chaud ») : lorsque sa température est invariablement égale à ~0°C. En raison de la chaleur latente nécessaire à la fusion de la glace ou libérée lors de la phase de gel (cf. fiches pergélisol section 2), ce type de situation thermique jouit d’une stabilité d’autant plus remarquable que la teneur du matériel en glace, respectivement en eau, est importante. Les variations thermiques observées entre l’été et l’hiver sont ainsi beaucoup moins marquées que dans le cas d’un pergélisol plus froid (fig. 4 & 5).